Cabo Sao Vincente !

Passé Gibraltar, nous quittons la Méditerranée, fonçons à travers l’Espagne et retrouvons l’océan, ses vagues et ses marées, coté Portugais.

Arriver au cap Saint-Vincent (Algarve), c’est toucher une autre extrémité européenne, le Sud-Ouest de l’Europe continentale. Une géologie étonnante : des falaises calcaires vertigineuses sur lesquelles sont perchées d’immenses dunes de sable. La mer n’est pas si froide, les vagues sont sublimes, on ne résiste pas avec Émile, on saute dans les dunes, on court sur ces immenses étendues, on se baigne tous les jours dans les vagues (sous les yeux inquiets d’Anne-Laure !). Un immense sentiment de liberté nous étreint dans ces grands espaces sauvages!

Cistus ladanifer var. sulcatus au premier plan

Du vent, des embruns, un sol sableux et hyper drainant, c’est le cocktail parfait pour une végétation bien méditerranéenne. C’est là qu’on trouve enfin le ciste le plus pégueux et le plus odorant de la terre, ses feuilles et ses tiges brillent intensément et suintent d’une substance très collante, le ladanum; Cistus ladanifer var. sulcatus. On retrouve aussi le thym à odeur de camphre, le même qu’on avait dans le Magne en Grèce, une autre extrémité européenne. L’occasion de récolter encore quelques graines. Pas de chèvres ici, mais une végétation pourtant tout aussi sculptée par les tourbillons de vent, d’immenses paysages tapissés d’une végétation en boule et en coussin, dans des rythmes verts et gris, gris et verts. Les premières astragales fleurissent, encore quelques semaines et le printemps sera là.

On est aussi au paradis des surfeurs et des vans qui même en hiver envahissent les parkings de plage. Mais dans tous ces jolis petits villages blancs et proprets, ce qu’on préfère, ce sont les bistrots un peu désuets où tout le monde (locaux, surfeurs et retraités anglais) se retrouvent autour d’une bière ou d’un tinto, à 1€ toujours! Après le Maroc, on n’est pas mécontents de se plier aux coutumes locales…

D’un paysage à l’autre, en remontant cette Costa Vincentina vers le Nord, on passe de la steppe et de la garrigue aux grandes forêts. D’immenses forêts d’eucalyptus mêlés aux pins et surtout des suberaies, ces magnifiques forêts de chêne-liège. Contrairement au Maroc, où les suberaies sont surpâturées et fragilisées, elles sont ici en excellent état, bien exploitées, et le « levée du liège », l’écorçage, laisse apparaître de très beaux troncs nus et rougeâtres, qui rythment les longues routes droites du Portugal.

Sur la route de Porto où nous avons rendez-vous pour le déjeuner dominical avec nos amis navigateurs « anne-laure et momo », nous sommes surpris par la pluie et ressortons nos kways pour la seconde fois en 6 mois(!). À Sintra, cette colline mythique proche de Lisbonne, le climat change et la bruine intense permet aux nombreux jardins de de prendre de véritables allures tropicales. Au palais et jardins de la Pena, on pénètre avec déférence dans ces lieux romantiques, majestueux et féériques. Les mousses habillent les troncs, les fougères arborescentes (les premières rapportées ici en Europe au 19ème siècle) sont aussi majestueuses que celles du Rayol; on explore les grottes, cascades et fabriques du siècle romantique qui rythment les lieux, si loin si loin du Cabo Sao Vincente…

Rejoindre la conversation

5 commentaires

  1. Superbes tes explications narratives- Stan tu es un chouette conteur Ma Nanette, tu as de jolies formes- et surtout m’as l’air bien en forme- votre « moutard »ne sait pas l’avance qu’il prend sur ses congeneres avec tous ces kms ces paysages et ces rencontres ….. Allez ! Continuez bien Merci Et à bientôt Anne S.

    Envoyé de mon iPhone

    >

    J’aime

  2. Que de merveilles au Portugal : bonne santé pour vous, magnifique nature, roche, du beau temps, de jolies maisons colorées. J’imagine que les grosses vagues te réjouissent mais attention à Emile et pense à ta femme qui ne peut que te regarder ! A lyon, il fait pas chaud et nous avons pas souvent de soleil. Profitez bien de votre voyage.
    Gros mimis
    Isabelle

    J’aime

  3. Une question : d’où venaient les fougères arborescentes plantées au 19eme siècle?
    Qqn qui vous suit avec plaisir…

    J’aime

  4. Salut Stan, j’ai pris tardivement le train en marche, mais vite dévoré les épisodes précédents. Il est très agréable à lire ce récit de voyage (et comme ça donne envie !). Merci de partager vos découvertes et à bientôt probablement, car ça sent le retour. Bises. Clémentine

    J’aime

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer